Les pessaires

Le pessaire est un dispositif médical que l’on positionne dans le vagin pour corriger un prolapsus – appelé aussi « descente d’organe » et/ ou une incontinence urinaire d’effort.

Il peut être utilisé en permanence ou occasionnellement.

Le symptôme le plus fréquent d’un prolapsus est la sensation de pesanteur pelvienne (sensation de boule ou gêne dans le vagin). Généralement, c’est en position debout et en fin de journée que la gêne est la plus forte.

Le pessaire est utilisé depuis très longtemps ! le premier retrouvé date de la Rome antique, un « donut » en bronze.

Pendant longtemps il a été associé à tort au grand âge et aux « cas désespérés ». De plus, il a été délaissé notamment au 20e siècle en faveur de la chirurgie qui avait fait d’énormes progrès.

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Les pessaires les plus utilisés sont les pessaires anneau et les pessaires cube. Le choix du pessaire se fait en tenant compte :

– de l’autonomie de la personne : si elle peut le mettre et le retirer seule ou s’il doit rester en place 24h sur 24

– de l’importance du prolapsus

– de la tonicité des muscles du périnée

– de la présence ou non d’une incontinence d’effort

– de la présence d’une activité sexuelle (certains pessaires peuvent restés en place pendant les rapports sexuels).

Le pessaire cube doit être enlevé tous les soirs. Tous les autres peuvent être laissés en place en continu.

Pendant une pratique sportive, même chez des femmes jeunes, le pessaire peut être proposé pour :

  • Soulager les symptômes d’un prolapsus débutant
  • Corriger les fuites urinaires à l’effort
  • Prévenir l’évolution d’un prolapsus

Le suivi médical peut être annuel dans le cas d’un pessaire retiré chaque soir, et tous les 3 mois pour les pessaires portés en continu. Dans ce cas, c’est pendant la consultation que le pessaire est retiré, nettoyé et repositionné. L’examen médical permet aussi de s’assurer que le port du pessaire n’entraine pas de lésions vaginales et que le dispositif est bien supporté. Il est important d’associer pour les femmes ménopausées un traitement local visant à restaurer une bonne trophicité et hydratation vulvaire et vaginale.

Le suivi et la prescription se fait auprès d’un médecin, d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme.

Depuis mai 2021, La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis des recommandations en faveur de l’utilisation des pessaires et de la prescription d’une rééducation pelvi-périnéale en première intention lors de prolapsus.

Et bonne nouvelle, depuis le 23 septembre 2024 le pessaire est inscrit sur la liste des produits et prestations remboursables.

La pose d’un pessaire doit être associé à la mise en place de mesures « hygiéno-diététiques » recommandations HAS 2022 :

  • Perdre du poids et privilégier une bonne hygiène alimentaire
  • Traiter la constipation chronique +++
  • Mieux gérer les efforts de poussée aux toilettes
  • Mieux gérer la manière de porter du poids
  • Mieux gérer les efforts de poussée lors de la toux
  • Limiter la sédentarité
  • Favoriser l’activité physique

Au sujet de l’activité physique, il est important de connaître la classification suivante qui permet de connaitre les sports à risque par rapport au périnée féminin  (d’après Carole Maître gynécologue et médecin du sport dans larevuedupraticien Juin 2024) :

 

                      Classification des sports à contraintes périnéales

 

Sports à composante dynamique forte :

Trampoline, Gymnastique, Aérobic, Athlétisme (sauts et course), Sports de glace, Danse, Football, Handball, Basketball, Badminton, Squash, Tennis, Tennis de table

Sports à composante isométrique forte :

Athlétisme (lancers), Aviron, Escrime, Haltérophilie, Lutte, Judo, Boxe, Taekwondo, Planche à voile, Equitation (trot), Natation artistique.

Le Rugby et le CrossFit sont à classer à la fois dans les 2 catégories précédentes

Sports à faible risque :

Sports techniques (tir), Cyclisme, Natation, Marche, Golf, Roller

 

L’utilisation des pessaires est de plus en plus répandue et préconisée pour soulager les femmes ayant un prolapsus. Le pessaire n’est pas un dispositif réservé aux personnes âgées.

Cependant la prévention des prolapsus et de l’incontinence urinaire à l’effort reste primordiale. Pour cela, les règles hygiéno-diététiques vues plus haut sont essentielles.

De plus, toute rééducation pelvi-périnéale devrait en parallèle avec la tonification du périnée, permettre d’apprendre à gérer les efforts au quotidien, afin de ne plus générer de pressions sur son périnée.